On sait comment devenir réalisateur, mais comment on devient réalisatrice ? On essaye de répondre à cette question !
De jeunes réalisateurs il y en a, mais de jeunes réalisatrices, beaucoup moins. Dans le monde impitoyable de l’audiovisuel, qui est dominé par les hommes, y-a-t-il une manière destinée plus aux femmes qu’aux hommes pour réussir dans ce milieu ? Pour réussir à s’imposer. Pour les actrices, Blanche Gardin prétendait avec beaucoup d’humour lors des Césars 2018 qu’il fallait coucher, en va-t-il donc de la même manière pour être derrière la caméra ? Bien sûr que non.
Un même chemin pour un même métier
La vérité toute simple est qu’il n’y a absolument aucune différence entre un réalisateur et une réalisatrice. Chaque chemin qui peut mener à devenir réalisateur pourra également mener à être réalisatrice. La différence va venir de la société et du monde du cinéma qui va rendre ce chemin plus rare et la ligne d’arrivée plus lointaine. Hormis cela, les écoles telles que la FEMIS ou l’ESSEC, les licences comme celle d’arts du spectacle à Paris 8, les BTS, les diplômes DESRA et DESFRA et tous les autres moyens qui peuvent exister marchent pareillement pour l’un ou pour l’autre sexe. Et heureusement ! Peut-on aller à imaginer des écoles pour femmes et des écoles pour hommes ?
En revanche, c’est après que cela se corse. On a failli dire que tous ces moyens donnent les mêmes chances pour chacun et chacune, mais cela est faux. La vérité est qu’un homme aura plus de chances qu’une femme pour réussir dans ce domaine. Comment doit donc faire une femme ? S’accrocher, et prouver bien plus que les autres, encore et toujours.
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Une situation compliquée pour les réalisatrices
Les femmes réalisatrice, ça existe. Seulement, ces dernières ne vont avoir que peu de très grosses productions entre les mains, et vont souvent rester cachées – malgré elles, bien entendu – derrière les hommes. Il n’y a par exemple que 7% des films diffusés sur le service public qui sont réalisés par des femmes. Autre chiffre assez impressionnant, en 2016 selon une étude il n’y avait que 20% de films réalisés par des femmes en France. Ceci montre bien la difficulté pour les femmes de s’imposer, et c’est là que va être tout l’enjeu. Et il faut bien se rendre compte que la France est l’un des très bons élèves en Europe, avec un des taux les plus élevés.
S’il n’y a qu’une seule femme à avoir reçu un Oscars – Kathryn Bigelow – ce n’est pas parce qu’elles sont moins douées, mais parce qu’elles sont moins présentes dans ce milieu fermé aux femmes. Mais on peut heureusement voir que cela change, notamment en France, où en 2017 il y avait par exemple quatre femmes qui concouraient pour le Césars du meilleur film.
Une situation qui change
De plus en plus de réalisatrices réussissent aujourd’hui à s’imposer en France et à marquer le box-office. Entre Mia Hansen et Maïwenn et autre Valérie Donzelli ou encore Rebecca Zlotowski et Emmanuelle Bercot, une nouvelle génération est née. Et aucune d’entre elle n’a suivit une chemin purement féminin pour devenir réalisatrice. Elles ont peut-être eu plus de chance que d’autres, ou de talent, mais elles se sont accrochées et réussies comme un homme, libérant une place nouvelle qui n’existait pas autant avant.
Pour devenir réalisatrice, il faut juste retenir finalement que c’est la même voie que pour devenir réalisateur, mais que la route sera plus dure et plus longue, surtout une fois les études finies. La meilleure méthode pour rendre cette voix plus facile reste cependant, et restera encore longtemps, de changer la société et le monde du cinéma.
Pas si simple en effet ! Mais le seul frein d’une femme pour devenir réalisatrice, c’est le monde qui l’entoure, et absolument pas ses moyens ou elle-même. Il faut s’arranger pour que la distance à parcourir pour arriver jusqu’à l’arrivée soit la même et qu’homme et femme aient des chances égales.
Il faudra aussi se battre pour que femme et homme touche le même métier dans cette profession, car si les écarts salariales à compétences égales sont bien connus, ils sont encore plus marqués dans le cinéma. Une réalisatrice va gagner 42,3% de moins qu’un réalisateur. Il faut vraiment s’accrocher pour vouloir faire ce métier !
Des mesures mises en place
Les choses comment heureusement déjà à changer, avec par exemple une discrimination positive mise en place en installant spécifiquement des femmes derrière les films de super-héroïnes – bien que ceci soit aussi un peu sexiste et semble laisser croire qu’elles sont incapables de s’occuper d’un film de super-héros homme si l’on fait cette distinction – comme ce fut le cas avec Patty Jenkins et Wonder Woman par exemple.
Il y a aussi eu un appel de la ministre de la culture Françoise Nyssen qui demande plus de diversité et de mixité au sein des comités de section des festivals, pour ainsi garantir le présence de plus de femmes sélectionnée, bien trop absente dernièrement. Si vous vous présentez, vous aurez ainsi plus de chance d’être sélectionné qu’avant. Et il existe beaucoup de festivals où il est intéressant de postuler.
Donc pour les femmes qui veulent devenir réalisatrice, accrochez-vous, ne laissez rien passer, et soyez sûr qu’un jour cela va payer. Le problème ne vient pas de vous, et les choses changent. Et si pour devenir réalisatrice c’est la même méthode que pour Devenir Réalisateur, alors lisez toutes nos dossiers et articles !