Après avoir étudié la note d’intention puis le découpage technique, c’est maintenant au tour du storyboard d’avoir son petit guide.
Lors de notre article sur le découpage technique, nous avions bien insisté pour expliquer qu’il s’agissait d’un document différent que le storyboard. Il est donc temps d’expliquer concrètement ce qu’est le storyboard et comment ce dernier fonctionne. C’est en effet un document important dont il vaut mieux connaitre les principes.
Ainsi, le premier but du storyboard va être de transmettre des intentions de façon claire et précise en traduisant visuellement ce qui est écrit dans le scénario. Pour autant, si certains storyboards sont simplement magnifiques, ce niveau n’est pas nécessaire pour avoir un bon storyboard efficace. Des croquis annotés suffisent parfois très bien pour s’en satisfaire.
En effet, le but premier d’un storyboard va être de donner une idée de la mise en scène que vous allez effectuer, en montrant le cadre, l’intention, et les principaux éléments qui vont composer les actions des scènes. Ainsi, en plus d’évaluer avant tournage la lisibilité de ces dernières, il continue d’améliorer la circulation des informations au sein des équipes technique, et facilite le tournage.
Pour autant, ce travail n’est pas nécessairement tout le temps utile et parfois même très facultatif. En effet, cela demande du temps et parfois de l’argent. Ainsi pour un drame social par exemple, ce n’est pas forcément une obligation de tout représenter au préalable. En revanche, la conception de storyboard se fait bien plus sentir pour des films fantastiques ou des blockbusters. Et même au sein d’un film de ce genre, toutes les séquences ne demandent pas obligatoirement un storyboard, mais uniquement les plus complexes et les plus graphiques. Pour ce qui est des films d’animation, le storyboard est en revanche indispensable.
En revanche, certains réalisateurs vont trouver que ceci nuit à la créativité et préfèrent s’en passer. Il s’agit donc d’un document bien moins primordial que le découpage technique.
Maintenant que nous avons vu à quoi correspond et à quoi sert le storyboard, rentrons plus dans le vif du sujet, et voyons comment il faut faire un storyboard.
Comment faire un storyboard
La première des choses que nous avons pu dire et que cela ne nécessite pas forcément une qualité graphique exceptionnelle. Pour autant, il est possible de déléguer cette tâche, soit à quelqu’un qui a plus de compétences dans ce domaine que vous, soit à un véritable storyboarder. Ces derniers sont pour autant assez rares dans ce domaine.
Ainsi, pour faire un storyboard, il n’y a pas de règles ou de codes précis avec certains impératifs clairs comme cela est le cas avec le découpage technique. C’est un document bien plus libre que les autres qui s’étalent lors de la préproduction. Il s’agit avant tout de donner sa vision de la mise en scène. C’est avant tout du dessin.
Pour cela, il faut concevoir malgré tout un canevas, c’est-à-dire les planches à remplir avec les cases. Le nombre de cases dépend de ce que vous souhaitez, mais il peut être bon de laisser un peu d’espace entre elles pour faire des annotations techniques, sur la lumière ou les mouvements de caméra par exemple. Ajouter un espace de titre et/ou de numérotation est également une bonne idée.
S’il fallait vraiment décrire le processus créatif de la conception d’un storyboard, se serait au travers de cinq étapes, qui tiennent vraiment plus du conseil que de la règle :
- Avant de le commencer concrètement, il faut poser par écrit ses idées. Cela va permettre de mieux les clarifier et d’avancer avec plus de certitudes.
- La création du canevas, qui est le squelette de votre storyboard.
- Commencez une première version du storyboard en complétant chaque case pour qu’elles se suivent et créent une action fluide.
- Ayez une vision globale de votre storyboard, et modifiez ce qu’il faut modifier.
- Ajoutez les compléments : décors, objets principaux… et complétez vos annotations.
Il existe aussi la possibilité de le faire sous forme de photographie, qui permettra de visualiser le placement des acteurs et les valeurs de plans. Néanmoins, si la scène requiert beaucoup d’effets spéciaux, cela va être compliqué, et ce n’est donc pas la meilleure solution.
Enfin, il existe différents logiciels permettant de faire son storyboard si jamais vous ne vous sentez vraiment pas capable de le faire à la main. En voici cinq qui sont très bon pour cela.
- Toon Boom storyboard pro : l’un des plus connus et des meilleurs dans ce domaine, bien que plus spécialisé pour l’animation. Il est très complet, mais plutôt cher.
- Storyboard Fountain : doté d’une prise en main très intuitive, il a malgré tout une bibliothèque assez peu fournie, cependant il présente l’avantage d’être gratuit.
- Celtx : Hormis le manque d’une bibliothèque et de la possibilité de dessiner, c’est le logiciel parfait.
- Storyboard artist studio 5 : Sans doute le logiciel qui propose le plus de possibilités et de variation pour représenter votre vision. Il est également doté d’une très vague bibliothèque. Il est tout simplement excellent, mais l’excellence a un prix : 999$.
- Storyboard Generator : entièrement gratuit et en ligne, il est un peu lent et limité sur certains points, mais très efficace pour ce qu’il propose.
Et bien maintenant, comme on dit, il n’y a plus qu’à ! Je ne cesse de le répéter, mais s’entraîner reste le meilleur moyen de se perfectionner, et de bien comprendre et apprendre les bases d’une technique. Mais avant cela, voyons tout de même quelques exemples de storyboard.