Cet article est rédigé dans le cadre du rendez-vous « C’est du cinéma », proposé chaque mois par un certain nombre de blogueurs ciné. Ce mois-ci, le thème retenu par le site Oblikon.net est l’immersion au cinéma. Cela tombe bien, et ce n’est pas surement par un hasard, Gravity sort ce mois-ci et tout le monde ne parle que de ce film et son pouvoir d’immersion incroyable. Des paroles bien trop vite balancées et mon goût !
La 3D et plus généralement la forme du film pour créer de l’immersion
La travail formel de Gravity a été mis en place dans un but d’immerger le spectateur au cœur de l’action, de la faire vivre ce que vit le personnage de Sandra Bullock (une astronaute perdue dans l’espace. Ainsi, la 3D, la profondeur de champ, les plans-séquences et la vue subjective ont été minutieusement travaillés. Mais est-ce vraiment cela l’immersion ? Aux yeux de nombreux spectateurs et critiques, il semblerait que oui. Personnellement, pendant toute la projection je suis resté à une certaine distance du personnage. La faute à une bande-son bien trop bruyante et une caractérisation du personnage très banale et pas très fine.
A titre de comparaison, l’immersion est selon moi bien plus forte dans les films de Darren Aronofsky. Qui ne s’est pas senti mal en regardant Requiem For a Dream ? Le travail incroyable du réalisateur sur le montage créé vraiment quelques chose de perturbant. C’est un peu pareil dans Black Swan. La caméra est virevoltante durant les scènes de danse et on a vraiment l’impression d’être au sur scène, aux cotés de Natalie Portman.
La narration et les personnages au service de l’immersion
Par ailleurs, j’ai surtout envie de dire que l’immersion n’est pas forcément une question de forme, et encore moins de 3D. Quels sont les films qui m’ont le plus fait « vibrer » cette année ? Aucun film à effets spéciaux ou en 3D dans le lot.
Les deux séances dont je suis ressorti marqué sont celles des films The Place Beyond The Pines et La vie d’Adèle. Deux drames qui s’intéressent avant tout au parcours de leurs personnages. Mais leurs émotions sont fortes, sonnent vraies et l’on a le sentiment de vivre, de souffrir à leurs cotés. On ressort bouleversés, et ça pour moi, c’est un signe qu’on est entrés dans le film. Si ça ce n’est pas de l’immersion.
A un degré moindre, il y a d’autres films dans lesquels je suis bien plus « rentré » que dans Gravity. Il s’agit de comédies comme Happiness Therapy et Frances Ha. Je n’ai pas souffert, je ne me suis pas forcément mis dans la peau des personnages. Mais j’ai souri pendant quasiment tout le film. Ces deux films ont une telle énergie qu’ils m’ont fait rêver et avoir une vraie pêche, durant toute la séance et à la sortie.
Ressortir d’une salle de cinéma dans un état différent de celui dans lequel je suis rentré, pour moi c’est ça le cinéma ! Et donc, ce n’est pas le 3D qui me fait rentrer dans des films, mais des personnages, des sentiments, un état d’esprit, une énergie…
[…] j’ai mi-même écrit une petit papier sur le sujet, sur mon deuxième site ciné, devenir-realisateur. Je me suis servi des films vus cette année pour essayer de comprendre comment et pourquoi je […]
J’adore la 3D