Chef Opérateur ? Directeur de la photographie ? Si vous êtes cinéphile, vous avez forcément déjà entendu de métier. Il s’agit d’un poste clé, notamment pour l’ambiance visuelle du film. Mais en quoi ça consiste au juste ? Découvrez en détail le métier de chef opérateur, ce qu’il implique, ce qu’il demande, et ce en quoi il consiste.
Description
Le chef opérateur, également appelé directeur de la photographie, va avoir pour rôle de donner le cachet aux images du films, de leur apporter une ambiance et une atmosphère complémentaire au travail de réalisation. C’est lui qui est en charge de la qualité technique et artistique des images. Il fait ainsi très attention à la lumière et aux couleurs. Mais son rôle ne s’arrête pas que là même si c’est ce que la plupart des gens vont connaitre. Il va en effet également faire des choix techniques avec les caméras en choisissant les objectifs par exemple. En clair, c’est à lui que le réalisateur confie la responsabilité de la qualité de l’image. On peut dire que le premier est l’architecte quand le chef op est le maitre d’ouvrage.
Il n’est pas qu’un technicien, mais aussi un artiste à part entière et même un manager. Il a très souvent un ou plusieurs opérateurs caméra et assistants pour l’accompagner dans sa tâche. Il va créer des ambiances à l’aide de lumières naturelles ou artificielles pour aller avec les émotions et le ton que le réalisateur veut faire passer. Il doit prendre bien souvent en compte un grand nombre de paramètres très différents. Si le réalisateur et le chef opérateur ne se comprennent pas ou ne s’entendent pas, les risques de mettre le film en grande difficulté sont grands. C’est aussi pour cela que les grands réalisateurs ont pour habitude de travailler avec le même directeur de la photographie de film en film. Ils se connaissent, se comprennent, se font confiance.
A la télévision par exemple, il doit s’assurer que la lumière sera la même de partout sur le plateau, et ce malgré le grand nombre de caméras et d’angles possibles. Au cinéma, il va diriger une équipe d’éclairagistes pour mettre en place rapidement et efficacement une photographie différente à chaque scène.
Pour cela, et surtout pour le cinéma, il se doit d’avoir une grande sensibilité artistique et un esprit d’équipe. Il ne travaille en effet pas seul, et se doit d’être efficace. C’est d’ailleurs lui qui sélectionne son équipe sur les productions importantes.
Généralement, une très belle lumière pourra garantir au film un aspect artistique et une qualité bien plus grande. Avec Blade Runner 2049 par exemple, le travail de Roger Deakins était formidable et apportait une esthétique renforcée.
Pendant le tournage, il va également faire en sorte de bien contrôler chaque jour les rushs avec le laboratoire numérique. Une fois le tournage fini, c’est souvent lui qui, en postproduction va gérer l’étalonnage afin d’harmoniser les images, en collaboration avec les membres du studio d’étalonnage et bien sûr, le réalisateur.
Formation du chef opérateur
Il y a différentes façons d’arriver jusqu’au métier de chef opérateur, mais souvent les études sont assez courtes. En effet, un Bac+2 peut amplement suffire, et au maximum un Bac+6.
Parmi les différentes études qui mènent à ce métier, on peut retenir différents types de formations, sans qu’une soit foncièrement meilleure qu’une autre, bien que les plus longues soient malgré tout préférables de par l’aspect artistique plus développé. Pour autant, comme souvent avec les métiers du cinéma, c’est surtout avec l’expérience et le temps que l’on apprend. On retrouve ainsi :
- Le BTS métiers de l’audiovisuel option métiers de l’image, qui est la voie la plus rapide et la plus simple pour devenir chef opérateur
- Pour la télé, un BTS métiers de l’audiovisuel option métiers technique d’ingénierie et exploitation des équipements peut aussi permettre de faire ce travail. Le BTS photographie également.
- Il existe aussi des formations universitaires au niveau master, qui sont malgré tout moins complètes.
- Une école spécialisée telle que la FEMIS, l’ESRA ou l’ESSEC, qui sont les voies les plus valorisées par les employeurs, car reconnus comme les plus formateurs. Cependant, les places sont chères et très sélectives, mais garantissent un emploi à la sortie, du moins avec le FEMIS et son niveau diplôme en BAC+6, le plus élevé.
Ainsi, une bonne option peut être de commencer par un BTS puis de rejoindre par la suite une grande école du cinéma, qui seront très pointues et valorisantes pour la suite.
Carrière dans l’industrie du cinéma
Bien souvent un chef opérateur va d’abord commencer comme stagiaire sur un tournage, puis cadreur, deuxième assistant et premier assistant chef op avant de pouvoir être lui-même en responsable des lumières et de l’ambiance visuelle d’un film. Pour autant, si certains peuvent commencer de suite comme chef op, ce sera souvent sur des productions réduites. Encore une fois, la véritable expérience que peut connaitre un chef op, c’est sur les films sur lesquels il va travailler, apprendre et se construire un réseau et une réputation de travailleur sérieux et efficace. Il y a une avancée de la confiance reçue et du travail effectué en fonction de ce que l’on a pu faire et prouver avant.
Salaire
Le salaire va être d’en moyenne 1500€ par semaine, avec 2660€ brut par semaine selon une convention collective. Pour autant, un chef opérateur est rémunéré selon les moyens de la production et sa réputation. Cela peut donc être moins comme cela peut être plus.
Bien souvent, il s’agit bien sûr de contrats intermittents et pas CDI. Cela a des avantages certains mais suppose aussi une certaine précarité, surtout en début de carrière. Vos premières expérience en tant que Chef Opérateur seront d’ailleurs souvent sur des courts métrages auto-produits, sans rémunération.
Pour en savoir plus – Quelques vidéos
Voici une série de vidéos qui vous permettra d’en apprendre encore plus sur les spécificités du métier. Enfin, n’hésitez pas à consulter notre liste des Chefs Opérateurs les plus renommés de l’histoire du cinéma ou du moment, en France et à l’Etranger.
Au programme, des interviews de professionnels et aussi des tables rondes regroupant justement les meilleurs chefs opérateurs (cinematographers ou DP en anglais).
