Chaque image doit être structurée d’une façon bien particulière et ne doit pas être laissée au hasard. C’est notamment par l’utilisation des formes, des axes et des lignes directrices que le réalisateur pourra créer les sensations qu’il désire chez le spectateur.
Les lignes directrices
Les lignes horizontales reflètent la stabilité et la tranquillité. Elles sont reposantes pour l’œil car en adéquation avec le mouvement des yeux, comme le conseille la règle des tiers.
Les lignes verticales sont plus fatigantes, elles forcent l’œil à regarder autrement. Elles peuvent également évoquer la puissance, l’envergure de quelque chose.
Enfin, les diagonales ou lignes à dominante oblique rendent la composition de l’image plus agréable et moins monotone. Convergentes, elles participeront à la profondeur de champ. Croisées, elles peuvent illustrer l’instabilité, le déséquilibre.
Hitchcock travaillait énormément autour de ces fameuses lignes directrices, non seulement dans chacun de ses films, mais aussi dans chacun de ses plans !
La mort aux trousses est essentiellement construit autour de ces lignes verticales, horizontales et diagonales. D’ailleurs, le générique, conçu par Saul Blass et justement intitulé « les lignes » en voici la parfaite illustration.
Parmi les nombreuses séquences du film, un plan est tout particulièrement riche en lignes:
L’effet est saisissant : Le spectateur a le tournis, une sensation bizarre, comme s’il avait le vertige.
Les différents axes
On dénombre quatre grands axes qui définissent l’espace. Comme pour les lignes directrices, l’utilisation de tel ou tel axe dans une image ou pour un mouvement a pour but de créer une sensation chez le spectateur :
– L’axe X, horizontal, va de gauche à droite ou de droite à gauche
– L’axe Y, vertical, va de haut en bas et de bas en haut
– Les axes XY, diagonaux, au nombre de quatre, qui partent d’un angle vers l’angle opposé
– L’axe Z, en profondeur, va de l’avant vers l’arrière de l’image et vice versa
Une séquence de Kill Bill volume 1 de Quentin Tarantino permet d’illustrer quelle utilisation peut être faite de l’axe X. Il s’agit de la séquence du Split-Screen, que vous pouvez visionner ci-dessous.
Siffler n’est pas tuer extrait de Kill Bill : Volume 1
Du fait de notre éducation et notre culture (occidentale), nous lisons de gauche à droite. C’est ce que l’on appelle le sens de la lecture. Dans cet exemple, le personnage de la mariée, la « gentille » est à gauche de l’écran. Elle Driver, la « méchante » est à droite. Qui plus est, lorsque celle-ci avance, elle va de la droite vers la gauche, pour montrer qu’elle se rapproche progressivement de sa future victime. Nos yeux étant habitués à bouger de gauche à droite, la voir se déplacer dans l’autre sens renforce notre sentiment négatif vis-à-vis du personnage.
Les formes
Les décors, les objets, les personnages, même les lignes directrices… tout cela crée des formes au sein de l’image. Et encore une fois, qu’elles soient carrées, rectangulaires ou encore triangulaires, les formes peuvent signifier beaucoup et influencer le ressenti, les émotions du spectateur.
Les formes carrées ou rectangulaires peuvent évoquer, selon le contexte et leur intégration dans l’image : le calme, la linéarité, la stabilité, la puissance…
Les formes triangulaires sont rattachées à des notions de : dynamisme, équilibre, insécurité, agressivité…
Enfin, les formes rondes peuvent évoquer : la douceur, la pureté, la simplicité…
alors celui la faudra vraiment que je le revois,pas du tout aisé.Mais je vais le capter!!
heureux de découvrir ce blog et cette page ! j’en profite pour relever une petite coquille que tout le monde aura corrigé : « Du fait de notre éducation et notre culture (occidentale), nous lisons de droite à gauche »… sûr ?…
j’aimerais bien plus savoir sur ‘ les formes ‘ parce-que je trouve que c’est super important pour passé a un niveau supérieure au coté sémiologique pour partagé et passé beaucoup de message et d’émotion surtout des sentiment . Veuillez SVP me guider par d’autre lien , pdf ou quelque chose du genre ! Merci d’avance .
De retour pour une nouvelle lecture sur votre site, juste un bémol, le graphiste dont vous parlez n’est pas Saul BLASS mais Saul BASS.
C’est pas grand chose, mais c’est toujours ça.
Bises bises.
je vous remercie infiniment, c’est très instructif, ce que vous avez là et sachez que c’est grâce à votre blog que j’ai pu terminer mon mémoire de soutenance