Les femmes réalisatrices sont maintenant pleinement acceptées de l’autre côté de la caméra. Ce sont de grandes réalisatrices combatives et passionnées du 7ème Art. Ce zoom qui est proposé sur les meilleures réalisatrices de films n’est pas exhaustif, mais permettra de connaître certains des grands noms féminins du cinéma mondial. De quoi vous inspirer si vous aussi vous souhaitez devenir réalisatrice de films.
Ce que l’on peut déjà vous dire, c’est que, malgré leur talent, on en retrouve aucune dans les différents classements des meilleurs films de tous les temps, et vu certaines pépites qu’elles nous ont offert (notamment Agnes Varda et Jane Campion), c’est quand même vraiment triste. La faute à un métier de la critique dominé par les hommes et dans lequel les femmes, comme pour la réalisation, doivent batailler encore plus pour réussir à se faire entendre et remarquer.
Andrea Arnold
Andrea Arnold est née en avril 1961 en Grande-Bretagne. Elle travaille à la télévision britannique et aborde, par la suite, une carrière de femme réalisatrice et de scénariste au cinéma. Avec Wasp, elle aborde les obligations des mères qui élèvent seules leurs enfants et obtient de nombreuses distinctions pour ce long-métrage. Red Road, film réaliste tourné caméra à l’épaule en lumière naturelle lui apporte son premier Prix du Jury à Cannes. Elle dresse, avec Fish Tank, un portrait réaliste de la détresse sociale des banlieues britanniques, ce qui lui vaut de nombreux prix outre-Manche, ainsi qu’un deuxième Prix du Jury à Cannes. Elle se tourne alors vers l’Amérique pour raconter, avec American Honey, les jeunesses marginales américaines. Ce dernier lui permet de remporter pour la troisième fois, le Prix du Jury à Cannes.
Kathryn Bigelow
Kathryn Bigelow est née en novembre 1951 aux États-Unis. Elle sort diplômée de la Columbia Film School où elle réalise The Loveless, son premier long-métrage. Elle est remarquée avec Aux frontières de l’aube, un film qui modernise le légendaire vampire. Elle réalise plusieurs oeuvres d’action et de thriller, comme Blue Steel ou Point Break. La réalisatrice travaille ensuite sur des films de guerre et obtient de nombreux prix, dont six Oscars, avec Démineurs. C’est la première femme qui est récompensée par le prix du meilleur film et du meilleur réalisateur. S’ensuivent 75 prix internationaux, dont Le British Academy Film Award du meilleur film. Elle poursuit sur le thème de la guerre avec Zero Dark Thirty. Détroit, drame historique, est son dernier long-métrage en date.
Jane Campion
Jane Campion est née en avril 1954 en Nouvelle-Zélande. Cette fameuse réalisatrice aime travailler sur des thèmes de prédilection qui se retrouvent dans ses films. Le statut des femmes et leurs désirs sont souvent au centre de son travail, et ses personnages luttent contre les règles sociales établies. Bright Star, Portrait de femme, In The Cut, Un Ange à ma table, font partie de sa filmographie. Elle met aussi volontiers en scène les nouveaux départs. Jane Campion est pour l’instant l’unique femme à avoir remporté la Palme d’Or à Cannes pour son chef-d’œuvre La Leçon de Piano. Elle fait partie des meilleures réalisatrices dans le monde du cinéma. Elle laisse paraître son militantisme féministe dans ses réalisations et filme avec talent des histoires de femmes désireuses d’améliorer leurs conditions féminines face à un patriarcat dévorant. Jane Campion détient un palmarès étoffé de prix, récompenses et nominations autant pour ses longs métrages que pour ses courts-métrages.
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Sofia Coppola
Sofia Coppola est née en mai 1971 aux États-Unis. Elle est la fille du grand réalisateur Francis Ford Coppola. Avant de toucher à la réalisation, elle travaille dans la mode et la photographie et poursuit une carrière d’actrice commencée, dès bébé, dans Le Parrain, chef-d’œuvre de son père. Elle réalise un premier court-métrage en 1996 Lick The Star. Elle réussit à se faire un prénom grâce à Virgin suicides et Lost in translation qui remporte l’oscar du meilleur scénario original ainsi que trois Golden Globes. Ses films sont tournés avec une réelle recherche esthétique, due à son passé de photographe. Avec le film Marie-Antoinette, elle connaît un succès tempéré. Elle obtient divers prix comme celui de la meilleure nouvelle réalisatrice pour Virgin Suicides en 1999 et de nombreuses récompenses pour Lost in Translation. Les proies de 2017 obtient le prix du meilleur film international dans de nombreux festivals.
Claire Denis
Claire Denis est née en avril 1946 en France. Cette scénariste et réalisatrice française passe son enfance dans l’Afrique du temps de la colonisation française. Elle découvre le cinéma à l’âge de 12 ans et la passion qui née de cette rencontre la suivra toute sa vie. Retournant en Afrique après les années 60, elle travaille à Télé Niger et réalise ses premiers films d’animation. Elle poursuit ses études et en 1972, sort diplômée de l’IDHEC, l’institut des hautes études cinématographiques. Son court-métrage Le 15 mai attire les producteurs. Son premier film Chocolat sort en 1988, et parle de son enfance au Cameroun. Il est suivi de plusieurs films qui ne réussiront pas à toucher le public. Claire Denis travaille alors dans le cinéma d’auteur et réalise des films sur le thème de l’amour et du désir. On remarque que la musique est prépondérante dans ses œuvres. Elle est passionnée d’image, considérant que c’est elle qui prime, le dialogue venant en sus. Claire Denis est reconnue par ses pairs pour son travail cinématographique pointu et obtient des prix dans divers festivals européens.
Naomi Kawase
Naomi Kawase, née en mai 1969 au Japon, fait parti des grandes réalisatrices. Auteur et réalisatrice brillante, ces films sont profonds et originaux. Ses fictions et ses documentaires autobiographiques sont très appréciés et souvent primés au Festival de Cannes. Elle respecte les traditions artistiques du Japon tout en explorant les narrations modernes. Ses films ont souvent pour cadre la ruralité japonaise et son souhait est de montrer toute la poésie des rituels sociaux et familiaux. Les délices de Tokyo est un film superbe et justement représentatif de la société japonaise. Suzaku, son premier long-métrage, obtient la Caméra d’or en 1997 et son film La Forêt de Mogari remporte le grand prix du jury à Cannes en 2007. Elle est primée de nombreuses fois au Japon ainsi qu’en Europe.
Agnes Varda
Agnes Varda est née en 1928 et décédée en 2019 en France. C’est une talentueuse touche-à-tout, à la fois réalisatrice, scénariste, photographe, plasticienne et documentariste. Elle est considérée comme une pionnière du cinéma français et se revendique féministe de la première heure. Cléo de 5 à 7, Le Bonheur, Les Glaneurs et la Glaneuse et les Plages d’Agnès sont ses succès. Elle fut l’épouse de Jacques Demy, à qui elle rend hommage dans deux documentaires. Son dernier travail, Visages Villages, avec l’artiste photographe JR, est un superbe documentaire primé à Cannes. Sans toit ni loi restera son plus grand succès en salle. Elle a reçu de nombreuses distinctions et l’ensemble de son œuvre a été récompensé en 2001 par un César d’honneur, par une Palme d’honneur à Cannes en 2015 ainsi que par un oscar d’honneur en 2017 et la caméra de la Berlinale en 2019.
Pour découvrir encore plus de cinéastes et si vous êtes bilingue anglais, je vous recommande cet article de Studio Binder qui liste 67 réalisatrices de films qui méritent d’être suivies.