Ce début d’année 2020 a été l’occasion de participer à la 32e édition du Festival de cinéma Premiers Plans à Angers. Découvrez mon avis sur l’évènement, les films et le palmarès complet de la compétition.
Installé à Nantes depuis peu (j’en parle sur mon blog voyage), je m’étais promis de découvrir le Festival Premiers Plans d’Angers le plus tôt possible. En 2019, cela n’avait pas été possible car j’avais déjà prévu un passage au Festival de Clermont Ferrand et que je ne pouvais pas forcément plus m’absenter. Cette année, c’est Clermont qui passe à la trappe et Angers qui est à l’honneur. Mais déjà, qu’est-ce que le Festival Premiers Plans d’Angers ?
C’est un Festival consacré aux premiers films français et européens. En compétition, on retrouve une centaine de films tournés partout dans le monde et portés par des réalisateurs français ou européens. En complément, des retrospectives sont organisées chaque année. En 2020, on a eu la possibilité de rattraper son retard avec des retrospectives consacrées au réalisateurs Béla Tarr ou encore au duo de documentaristes Raymonde Depardon et Claudine Nougaret.
Carnet de bord
J’adore découvrir de nouveaux festivals de cinéma. C’est l’occasion de découvrir des films inédits, des classiques, parfois apercevoir des stars… mais ce n’est pas que ça ! Un Festival, c’est aussi, et peut être même avant tout, un lieu, une ville, qui se retrouve transformée, comme « habitée » pendants quelques jours. C’est également une identité propre, avec ses codes. Je peux vous dire que les ambiances ne sont les mêmes à Angers, Deauville, Edimbourg, Gerardmer ou cannes !
Ce que je préfère, c’est donc lorsque j’ai la possibilité de rester sur place pendant l’intégralité de l’évènement. Cela permet de voir plusieurs films, mais sans forcément en prévoir 3 ou 4 par jour, et surtout, cela laisse du temps pour explorer la ville. Pour cette première expérience au Festival, j’ai pu reste que trois jours, pour l’ouverture et le premier weekend. Autant vous dire que j’ai manqué de temps et que tout s’est enchainé très vite. Surtout que je n’étais pas venu que pour voir des films, mais aussi pour les Temps Pro du Festival (voir plus bas). Je vous livre en quelques mots mon avis sur les différents films découverts.
Film d’ouverture – La fille au bracelet (sortie le 12 février 2020)
Pour ouvrir le Festival, nous avons découvert un film produit en région Pays de La Loire et réalisé par Stephane Demoustier. Le pitch est particulièrement intriguant : Lise, 18 ans, vit dans un quartier résidentiel sans histoire et vient d’avoir son bac. Mais depuis deux ans, Lise porte un bracelet car elle est accusée d’avoir assassiné sa meilleure amie.
Le prologue et la séquence finale sont très réussies, très cinématographiques. Le reste du film se laisse suivre avec plaisir, notamment pour le jeu des comédiens, mais n’est pas non plus particulièrement marquant.
Un jour si blanc (sortie le 29 janvier 2020)
Réalisé par Hlynur Palmason, ce film islandais a permis à son comédien principal, Ingvar E. Sigurdsson, de repartir avec le prix d’interprétation. Voici le pitch : Dans une petite ville perdue d’Islande, un commissaire de police en congé soupçonne un homme du coin d’avoir eu une aventure avec sa femme récemment décédée dans un accident de voiture. Sa recherche de la vérité tourne à l’obsession. Celle-ci s’intensifie et le mène inévitablement à se mettre en danger, lui et ses proches. Une histoire de deuil, de vengeance et d’amour inconditionnel.
Si le film manque peut être de rythme, surtout dans son premier acte, il devient progressivement de plus en plus captivant, jusqu’à un dernier acte chaotique, plein de tension et porté par une cinématographie qui donne des allures de cauchemar aux paysages islandais.
La vie moderne (2008)
J’aimerais bien rectifier le tir un jour, mais je dois bien avouer que je vois très peu de documentaires. J’avais découvert le travail de Depardon sur le tard, en 2017, avec son film 12 jours, qui m’avait vraiment plu. Je voulais donc profiter de cette retrospective pour découvrir une autre de ses oeuvres. Pour La vie moderne, le cinéaste a suivi pendant dix ans des paysans de moyenne montagne. Il nous fait entrer dans leurs fermes avec un naturel extraordinaire et surtout beaucoup de bienveillance. C’est tout simplement passionnant et cela soulève par ailleurs plein de questions sur notre monde et nos choix de vie.
Sélection de courts métrage français
Je n’ai pas pu voir les quatre programmes de courts métrages mais j’ai quand même découvert 4 courts français : Massacre de Maïté Sonnet, Genius Loci d’Adrien Mérigeau, La guerre des centimes de Nadèr S. Ayach et Un adieu de Mathilde Profit.
J’avoue avoir eu un véritable coup de coeur pour le premier, Massacre, qui est d’ailleurs reparti avec le prix du public : Un mélange des genre des gens qui n’est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, le film Parasites, également sorti en 2019. En substance, Massacre est plutôt un drame, mais le film évoque autant la satire sociale que le film de genre, avec beaucoup de réussite.
Palmarès 2020
GRAND PRIX DU JURY LONGS MÉTRAGES EUROPÉENS
ORAY de Mehmet Akif Büyükatalay (Allemagne)
PRIX DU PUBLIC LONGS MÉTRAGES EUROPÉENS
PSYCHOBITCH de Martin Lund (Norvège)
PRIX DE LA MISE EN SCÈNE
SUNG-A YOON pour Overseas (Belgique / France)
PRIX D’INTERPRÉTATION
INGVAR EGGERT SIGURÐSSON dans Un jour si blanc de Hlynur Pálmason
PRIX DU PUBLIC LONGS MÉTRAGES FRANÇAIS
DEUX de Filippo Meneghetti (France)
GRAND PRIX DU JURY COURTS MÉTRAGES EUROPÉENS
ACID RAIN de Tomek Popakul (Pologne)
PRIX DU PUBLIC COURTS MÉTRAGES EUROPÉENS
SYMBIOSIS de Nadja Andrasev (Hongrie)
GRAND PRIX DU JURY COURTS MÉTRAGES FRANÇAIS
CHAMPS DE BOSSES d’Anne Brouillet (France)
PRIX DU PUBLIC COURTS MÉTRAGES FRANÇAIS
MASSACRE de Maïté Sonnet (France)
Retrouvez l’intégralité du Palmarès en ligne au format PDF.
Les temps Pro
Comme évoqué plus haut, je me suis aussi rendu au festival pour assister aux Temps pro du festival. J’ai assisté à deux tables rondes : Soutenir et accompagner les auteur.rice.s organisée par La plateforme et Le développement des filières régionales, entre fiction et réalité, organisé par l’ADEFI. La première a été l’occasion de constater que les auteurs étaient toujours laissés de côté par la région Pays de la Loire alors qu’ils représentent un enjeu majeur pour développer la création. La seconde a permis d’entendre des débats passionnants sur les réalités économiques de la filière cinéma et des conséquences pour les professionnels.
Si l’univers des festivals vous intéresse, vous pouvez consulter mon guide des Festivals de court métrage en France et à l’étranger, qui présente les évènements mais aussi les bonnes pratiques pour présenter un film.