Aujourd’hui, je vais aborder un sujet que la plupart des réalisateurs ont beaucoup de mal à appréhender : Les éclairages et la lumière dans les films. Cet article s’intéressa surtout aux bases, avec l’éclairage à trois points, et au matériel nécessaire pour obtenir une résultat de qualité.
Beaucoup de réalisateurs ont tendance à laisser la responsabilité des éclairage à leur Directeur Photo. C’est plutôt logique. Néanmoins, il est quand même utile de savoir de quoi il est question, pour comprendre les problématiques que celui-ci pourrait rencontrer, ou simplement savoir quels effets sont réalisables facilement et avec peu de matériel.
Savoir éclairer des séquences par rapport aux attentes du réalisateur est l’une des compétences les plus importantes pour un directeur de la photographie. Les besoins sont différents selon que l’éclairage concerne des personnages en mouvement, des objets statiques, ou tout simplement si la séquence est tournée en intérieur ou extérieur, de jour ou de nuit.
Les différents techniques et le choix du matériel permettent d’influencer considérablement l’ambiance de certains séquences ou le style global de votre film.
Tout comme la composition et la cadrage, que nous avons déjà abordé à de multiples reprises, la lumière guide le regard du spectateur et influence sa perception, sa compréhension de l’image et des émotions des personnages. En focalisant votre éclairage sur un point particulier du cadre, vous pouvez être certains que quasiment tous les spectateurs regarderont d’abord dans cet direction, avant de voir le reste. De quoi jouer avec leurs nerfs si vous tournez un film d’horreur notamment ! La lumière est donc importante, mais les zones d’ombre aussi.
Les paragraphes qui suivent ne se focalisent pas vraiment sur les aspects techniques de l’éclairage au cinéma mais plutôt sur le rendu visuel et la créativité par la lumière. Le but est de découvrir comment les choix en terme de lumières peuvent donner du sens, comment un réalisateur peut utiliser la lumière comme un métaphore, pour communiquer un message aux spectateurs. C’est plus de la vulgarisation à destination des réalisateurs en herbe et des cinéphiles qui pour les personnes souhaitant développer leurs compétences pour devenir chef opérateur.
Pour comprendre la lumière, vous devez déjà comprendre comment le réalisateur ou le chef opérateur obtient cet effet et ensuite analyser le but, de cet effet. Pour cela, faisons un rapide rappel des bases.
Les bases de la lumière pour un film
Les bases de la lumière au cinéma, c’est très simple, je l’ai évoqué plus haut, c’est l’éclairage en trois points (ou trois axes). Votre équipement d’éclairage doit être installé de manière à faire face au sujet dans trois directions différentes : avant, arrière et latéral.
Plus concrètement, si on veut employer les termes du milieu, l’éclairage en trois points consiste en trois lumières :
- La lumière clé (Key light)
- La fill light
- Le contrejour (backlight)
La lumière clé (Key light)
La lumière principale est la lumière qui s’inscrit le plus clairement dans votre cadre. C’est la lumière principale. Elle vise directement le sujet, que ce soit un personnage ou un objet qui doit être mis en valeur dans le plan.
La Fill Light
En français, on pourra parler de lumières de remplissage, pour jouer ses les effets d’ombres. La fill light est plus douce, et est généralement située à un angle décalé par rapport à la lumière clé. Elle est aussi bien souvent positionnée un peu plus bas, pour réduire le contraste et ainsi déboucher les ombres créées par la lumière principale.
Le contrejour (backlight)
Cette lumière éclaire la zone arrière du sujet. Cette fois-ci, le la lampe est généralement un peu plus haute que les autres, avec un angle descendant. Cela permet par exemple de créer un contour autour des formes d’un personnage et d’un objet.
Cet effet permet souvent de créer une séparation plutôt esthétique entre le sujet et l’arrière plan. Cela renforce aussi la profondeur de champ du plan, ce qui un plus pas négligeable et portant bien souvent ignoré des cinéastes modernes adeptes du numérique. En intérieur, il s’agira quasiment toujours d’une lumière superficielle. En extérieur, cela pourra éventuellement être une lumière naturelle, si les conditions sont favorables et permettent de créer l’effet voulu.
Attention, l’éclairage en trois axes n’est pas celui que vous devez utiliser sur toutes vos scènes, pour l’intégralité de votre film. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Il s’agit d’une base pour débuter, un moyen d’obtenir de beaux effets cinématographiques assez facilement en jouant sur les axes de ces trois sources de lumières. Mais cela ne répond pas à toutes les problématiques et attentes que l’on peut avoir pour une ambiance bien spécifique.
Cela reste une installation de lumières de base sur un tournage, très pratiquée à la télévision, et si vous n’avez pas d’expérience, ne tentez pas de folies, partez sur ce schéma là. Apprenez déjà à vous servir de cette installation avant de tenter des effets complexes.
Une fois que vous serez à l’aise, vous pourrez commencer, pour certaines prises, à adapter le système à trois points en ajoutant ou en supprimant des éclairages afin d’obtenir différents effets. Supprimer la lumière de remplissage lors de votre prise de vue vous permettra d’obtenir une rendu spectaculaires, avec des ombres très prononcées.
Alternative : l’éclairage à quatre points. Pour faire court, et simple, c’est la même installation que l’éclairage à trois points, avec, en plus une lumière pour l’arrière plan (background light). La lumière d’arrière-plan est utilisée, comme son nom l’indique, pour illuminer l’arrière plan. La lumière de contre-jour est également située à l’arrière plan mais elle n’éclaire par celui-ci, elle éclaire le sujet. L’effet est donc totalement différent.
L’éclairage de l’arrière plan permet de rajouter aussi de la distance avec le sujet. Cela contribue également à ajouter de la profondeur de champ.
Cette technique permet également d’éliminer les ombres projetées par les éléments de premiers plan ou pour attirer plus d’attention sur le fond.
Aller plus loin : exemple d’esthétique à travers le travail sur le film en noir et blanc Cold War et le blockbuster à effects spéciaux Blade Runner 2019.
Equipement Lumière pour un court métrage à petit budget
Je vous propose deux packs (166€ et 261€) qui vous permettront d’obtenir de belles lumières. En dessous de ce budget, ce sera difficile une lumière qui fasse pro, même avec une caméra de qualité.
Pour tout le reste du matériel pour réaliser votre court métrage, je vous conseille de consulter notre article dédié à l’équipement d’un film en fonction du budget.