Stanley Kubrick est considéré comme l’un des meilleurs réalisateurs de tous les temps. C’est lui qui se cache derrière Shining, Orange Mécanique ou encore Eyes Wide Shut. Mais nous allons revenir ici sur le film de science-fiction qui a marqué toute une génération par ses effets spéciaux avant-gardistes et ses réflexions nouvelles: 2001, l’odyssée de l’espace. C’est un film futuriste, étrange et complexe sur l’évolution de la vie humaine. La fin reste l’une des plus mystérieuses du cinéma et les spéculations sont nombreuses. Kubrick est d’ailleurs connu pour ne jamais expliquer ses œuvres et laisser la libre interprétation aux spectateurs. Néanmoins, il lui est arrivé une fois de dévoiler des pistes de réponse de 2001, l’odyssée de l’espace.
Stanley Kubrick préfère laisser le public se faire sa propre interprétation concernant ses films. En ne donnant pas de réponse claire aux interrogations des spectateurs, il les défie de chercher par eux-même. Et ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Ainsi, chacun peut inventer sa propre fin, celle qu’il préfère ou qui lui semble la plus probable. C’est toujours plus plaisant que les films qui nous donnent une réponse bien loin de nos attentes, qui se révèle finalement plus frustrante qu’une fin ouverte. Kubrick a évoqué ce sujet pour le magazine Playboy en 1968: “tu es libre de spéculer comme tu le souhaites sur la signification philosophique et allégorique du film; et spéculer indique que ça a réussi à accrocher le spectateur à un plus haut niveau. Mais je ne veux pas verbaliser une carte de route pour 2001, que chaque spectateur se sentira obligé de suivre”.
Et pourtant en 1980, le réalisateur a contredit ses paroles lors d’un entretien téléphonique. Le cinéaste Jun’ichi Yao réalisait un documentaire, et dans une partie de celui-ci, il a une conversation téléphonique avec Stanley Kubrick. Dans l’extrait de la vidéo publié sur youtube, le cinéaste lui demande des explications sur la fin de 2001, l’odyssée de l’espace: “les gens se demandent, quelle est la signification de la scène finale? Pouvez-vous nous donner des réponses?”
Le réalisateur exprime sa réticence à l’idée de s’expliquer: “J’ai essayé d’éviter ça depuis que le film est sorti car lorsque tu exprimes simplement les idées, elles paraissent idiotes, alors que si elles sont montrées à l’écran, on peut les ressentir”.
Dans la fin du film, le protagoniste Dave Bowman est allongé dans un lit, dans une pièce claire et épurée. Puis un fœtus le remplace et on retrouve ce même fœtus dans l’espace, sous les notes d’une mélodie devenue emblématique aujourd’hui. Kubrick commente la scène: “L’idée, c’était qu’il soit emporté par des entités divines, des créatures à l’énergie et l’intelligence pures, sans forme ni silhouette, et ils le mettent dans ce que l’on peut décrire comme un zoo humain pour l’étudier. Et toute sa vie se déroule dans cette pièce et il n’a pas conscience du temps, ça se passe juste comme le montre le film”. Kubrick fait d’ailleurs remarquer que la pièce où se trouve Dave, rappelle l’architecture à la française. Comme si les entités essayaient de mettre à l’aise l’homme avec un décor familier, comme on le fait avec les animaux dans les zoos.
Enfin, il explique la scène finale: “Lorsqu’ils ont fini avec lui, comme cela arrive dans de nombreux mythes de toutes les cultures dans le monde, il est transformé en une sorte de super être et est renvoyé sur Terre. C’est le modèle de beaucoup de mythologies et c’est ce que l’on essayait de suggérer”.
Le réalisateur ne divulgue donc aucune réponse précise mais indique tout de même la direction qu’il voulait prendre, ce qui permet aux spectateurs d’aiguiller un peu plus leurs théories sur le sujet.
2001, l’odyssée de l’espace reste une expérience cinématographique à part entière. C’est un film contemplatif, à voir pour sa beauté et ses enjeux filmiques plus que pour le contenu de l’histoire. Et malgré les quelques explications de Kubrick lui-même, la fin reste à interpréter comme bon vous semble.
Pour en savoir plus sur le sujet, retrouvez notre analyse et explication de la fin.