Les arcs narratifs
Voici quatre exemples d’arcs narratifs particulièrement répandus au cinéma et à la télévision.
L’arc de la transformation
C’est un arc dans lequel vous suivez un personnage qui subit une transformation, un « loser » ou un outsider, qui finirait par trouver le succès et atteindre des sommets. C’est le personnage de Rocky, celui de Creed, la revanche d’une blonde…
L’arc de la maturité
La maturité ne consiste pas seulement à vieillir. Il s’agit d’apprendre de ses expériences et développer de meilleurs mécanismes d’adaptation pour faire face à ses défis et aux challenges de la vie. L’arc de maturation demande au personnage de subir une croissance émotionnelle. Une personne peut-elle vaincre ses démons intérieurs et sortir de l’autre côté en tant que meilleure personne ? C’est le personnage de Jack Nicholson dans Pour le meilleur et pour le pire.
L’arc de l’altération
Ce troisième est plus nuancé, probablement plus complexe à aborder et à traiter avec justesse que les deux premiers, qui sont plus conventionnels. Un arc de changement ou d’altération n’est pas une remise en cause profonde et majeure comme avec un arc de maturité. C’est une évolution plus légère, une compréhension différente de certaines choses, sans pour autant remettre en cause les principes fondamentaux qui guident le personnage. C’est la remise en cause que l’on voit très souvent dans de nombreuses comédies romantiques, lorsque l’homme comprend ce qu’il veut vraiment et va tout faire pour reconquérir le coeur de celle qu’il aime pour un happy end typique hollywoodien.
L’arc du déclin
Nous avons vu comment les personnages peuvent changer pour le mieux. Maintenant, nous pouvons développer un arc qui conduira le personnage vers une descente aux enfers.. Il s’agit de faire ressortir les pires aspects de son son personnage. Cela peut être une descente dans la folie, la drogue, l’alcool ou le dégoût de soi. Au cinéma, on pense aux nombreux films de gangsters de Martin Scorsese. A la télévision, un exemple réussi sera celui de Walter White dans Breaking Bad, tandis que l’arc narratif de Daenerys dans Game Of Thrones sera traité moins subtilement. Cela a d’ailleurs amené à de nombreuses critiques des fans de la série et même des comédiens.
A contrario, dans Breaking Bad, nous voyons Walter White évoluer durant 5 saisons, petit à petit, et lentement devenir Heisenberg. À la fin de la série, il a sacrifié ce pourquoi il avait commencé à suivre cette pente dangereuse.
Ecrire les émotions d’un personnage
L’écriture d’un scénario, vous le savez, ne repose pas du tout sur la même approche que celle d’un roman. En théorie, il n’y pas la place pour écrire et décrire les émotions d’un personnage. Seules les actions, les paroles, sont censés apparaitre. Et c’est à travers ces éléments que l’on va pouvoir transmettre les émotions d’un personnage, là ou un écrivain aura plus d’options et de facilités.
Comment pouvez-vous montrer comment un personnage pense ou ressent ? Nous essayons de faire cela dans la description de la scène et dans l’action, mais cela ne se voit pas toujours. Le choix des mots est très important pour apporter des nuances et donner des indications sur le ressenti du personnage sans être trop littéraire. Ils peuvent également vous aider à développer votre voix en tant qu’auteur. N’oubliez pas une chose, vous voulez que les lecteurs de votre scénario, qu’il s’agisse d’un producteur, d’un comédien ou d’une commission, soient impressionnés. Une première étape pour enrichir le vocabulaire de votre texte est de parcourir un dictionnaire de synonymes. Il ne faut pas en abuser, mais cela donnera pus de nuances à votre scénario.
L’idéal est de faire ressortir l’évolution des émotions d’un personnage, y-compris au sein même d’une séquence, grâce aux actions de celui-ci. Un personnage n’a pas forcément la même humeur au début et à la fin d’une scène. C’est d’ailleurs bien souvent le contraire !
Vous l’avez vu, écrire des personnages complexes et réussis n’est pas une mince affaire, mieux vaut donc vous y prendre le plus tôt possible dans votre process d’écriture, quitte à le faire évoluer au fur et à mesure. Après tout, comme on l’a vu plus haut, l’évolution est la base de tout personnage de film !